mardi 12 août 2008

PAZ, RCCZ, RQC et autre TTH, « mes amours » !

Le 11 juillet BO du canton du Valais, n° 28 préalable, puis n° 29 :

Avis de modifications partielles du plan d’affectation des zones PAZ et du règlement communal des constructions et des zones RCCZ , avenant au RCCZ incluant, entre autres le règlement des quotas et contingentement RQC.

« Les documents y relatifs peuvent être consultés au bureau du service technique communal dans les heures d’ouverture officielles.
Ont qualité pour former opposition les personnes touchées par la modification apportée et qui possède un intérêt digne de protection à ce qu’elle soit annulée ou modifiée. Les oppositions, dûment motivées, doivent être adressées par écrit au conseil communal d’Ayent dans les dix jours de la présente publication. Celui qui n’a pas formé opposition dans ce délai ne peut plus faire valoir ses droits dans la procédure, suaf si des modifications éventuelles sont apportées ultérieurement .
Ayent le 18 juillet 2008 »

Fermez le ban !...

Absent d’Anzère et ne « pouvant me rendre au chevet du malade », j’ai demandé des nouvelles de l’affaire à une personne présente sur la Commune et pouvant, elle, aller consulter les documents « y relatifs » ! Un pavé de plusieurs centaines de pages tendant en substance à permettre la vente de biens immobiliers aux étrangers dans la mesure où ces logements auront vocation à « devenir des lits chauds » . Soit à titre hôtelier soit comme appartement qui, s’ils ne sont pas occupés par leurs propriétaires, devront être loués à des hôtes de passage. Avec à la clé une « usine à gaz » de pénalités pour que nul n’y échappe. Et ceci sur Anzère dans trois zones bien définies.

Le tourisme valaisan vient d’être sauvé ! …

Il s’agit ni plus ni moins d’ouvrir à des investisseurs qui ne sont pas suisses la possibilité de financer en qualité de propriétaires de logement, donc en en assumant les charges, des murs de logements saisonniers, avec « l’avantage » pour eux, de l’utiliser quand il n’y a personne !

Cela fait germer dans mon cerveau (certainement tordu), deux réflexions : Pourquoi aller chercher en dehors des suisses et au delà des frontières, des acquéreurs fonciers pour une affaire aussi intéressante ? Peut-être que la réponse à cette première question est simple et qu’il suffit de demander à ceux qui ont fait ce genre d’opération il y a 30 ans, ce qu’ils en pensent.

Et la deuxième qui est presque la même, qui est de savoir pourquoi le financement de murs hôteliers et para-hôteliers ne se fait pas, soit par les exploitants de ces structures, soit par des sociétés d’investissement qui mettraient ces biens dans des conditions économiques normales à la disposition des exploitants ? La réponse est la même et elle est évidente, de tels murs n’obtiennent pas une rémunération normale et n’intéressent pas les investisseurs. Et pourtant la formation du prix des prestations hôtelières est simple, utilisation du foncier, prestations de service hôtelier, publicité et marge bénéficiaire. Mais le problème serait que tout cela et dans certains endroits n’aboutit plus à un prix marchand ! Et comprendre de ce fait et en particulier pourquoi il n’y a pas plus d’hôtels sur Anzère.

Mais est-ce pour autant qu’il faille monter un tel « cahier des charges technocratique » pour faire financer l’immobilier de loisirs dans le canton du Valais, entre autres ? Un bien immobilier c’est pouvoir librement en user et en abuser (usus et abusus) et son intérêt pour les investisseurs tient dans le fait d’en jouir, soit en l’occupant soit en le louant, tout en en supportant les différentes charges et trouver dans la gestion « en bon père de famille » de ce patrimoine, une certaine plus value à son dénouement. A défaut d’un de ces éléments les investisseurs n’investissent pas. En l’espèce c’est bien ce qui se passe dans ces « biens immobiliers » à qui on veut faire faire tout à la fois et surtout, à la charge, in fine, d’un gogo.

Ce matin dans le journal « Le Temps » daté du 12 août, c’est Jean-Michel Cina qui a une nouvelle idée qui serait de remplacer « l ‘arsenal de taxes (touristiques) en tous genres » par une TTH (lire une taxe touristique d’hébergement) applicable au m2 des résidences de tourisme, hôtellerie ou résidence secondaire (car ce n’est pas dit dans l’article, mais cela ne devrait pas concerner les habitations principales). Cette taxe serait de l’ordre de 10 à 30 F le m2, tout en ne disant pas si ce montant sera annuel ou payable lors de la construction. Ce qui représente pour un appartement de 100 m2 de 1.000 à 3.000 FCH, ce qui est loin d’être négligeable. Cela incitera-t-il le propriétaire, qui ne le fait pas encore, à trouver dans la location des ses « lits froids » un certain amortissement de telles charges ? Je suis loin de le croire, car louer ou ne pas louer sa résidence secondaire, n’est pas le fait de ce seul critère de coût.

Ce dont je suis par contre sur, c’est que ces coûts supplémentaires seront un nouveau frein à l’acquisition dans les zones touristiques de résidences secondaires. A défaut de ne plus avoir de lits froids, on pourrait bien à terme à n’avoir plus de lits du tout !

Et si la solution à toute la problématique du tourisme, en particulier dans le canton du Valais, se trouvait dans une libéralisation totale du marché immobilier et de l’abrogation de la lex Koler ? Car comme l’a dit en son temps Lafontaine et certainement avant lui Esope, « on ne peut contenter tout le monde et son père ». Par contre toutes les lois liberticides ne peuvent que restreindre la demande sur ce marché et le fausser. Et cela le marché le paye toujours à un moment ou à un autre. Ici c’est le marché immobilier et celui du tourisme…

Comme on le voit depuis trop longtemps. Et le train du progrès risque de passer sans que les valaisans aient pu monter dedans.

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