dimanche 27 septembre 2009

Ce que je pense de la nouvelle loi sur le tourisme en Valais.

C’est bien sur cette nouvelle loi sur le tourisme en Valais, soumise à l’approbation des valaisans le 29 novembre prochain que je souhaite ci-après donner mon avis. Les blogs sont fait pour cela.

Avis de résident valaisan, qui plus est possédant en Valais une résidence secondaire, mais aussi au delà de cette nouvelle taxation, qu’il me faudra peut-être subir sans lui avoir d’ailleurs donné mon assentiment car je ne vote pas le 29 novembre prochain. Ce sentiment issu de l’expérience des affaires acquise durant 40 ans de vie professionnelle.

Il s’agit là de mettre en place une structure de promotion commerciale importante sans jamais maîtriser le « produit touristique » qui sera promis. Alors projetons-nous dans l’avenir et supposons cette nouvelle loi entrant en application. Les offices de promotions du Valais font merveilleusement bien leur travail et des milliers de personnes nouvelles, souhaitent venir à Anzère par exemple. Car cela c’est demain si la loi passe. Tant la capacité des hôtels que l’offre locative d’appartement sont-elles à la hauteur pour recevoir ces clients et tenir les promesses qui leur ont été faites. Dans le cas contraire quelle contre-publicité et quel argent, quels impôts, gâchés.

Qui plus est si la majeure partie de la taxe est prise sur les résidences secondaires, le retour attendu ne sera pas au rendez-vous de tous ces nouveaux contribuables puisque la majeure partie d’entre eux ne souhaite pas louer leurs résidences secondaires. Est-ce juste ? Est-ce légitime ? Quel pourcentage des votants possédent une résidence secondaire ? N’est-ce pas là une taxe dont on demande l’autorisation de l’appliquer à des gens à qui cela ne coûtera rien ? Est-ce que déjà sur ce plan, nous nous trouvons dans une démarche démocratique ?

Est-ce légitime et est-ce bien dans le « contrat » passé avec l’acquéreur d’une résidence secondaire que de lui prendre d’office et après coup, une nouvelle taxe pour que des touristes viennent encore plus nombreux dans la région où il a choisi sa résidence, sans aucun autre avantage pour lui que d’aspirer, si tout va bien et pour autant que cela l’intéresse, à l’amélioration, à terme, de l’offre événementielle dans sa région touristique ?

Quelle responsabilité auront les professionnels du tourisme, à profiter d’une promotion qui sera bien supérieure à ce qu’ils auraient pu entreprendre par eux-mêmes ou ne serait-ce qu’au versement qu’ils seront tenus de faire pour régler cette taxe pour leur compte. Est-ce sain ? N’est-ce pas propice au contraire à trop attendre des autres et contraire aux règles commerciales et entrepreneuriales ?

Quant aux sociétés anonymes qui géreront ces budgets, elles n’auront d’anonymes que le nom puisque toutes leurs ressources seront para-publiques. Comment attendre des employés à tous les niveaux de ces structures, même si leurs dirigeants sont contrôlés par des acteurs du tourisme, qu’ils obtiennent naturellement des « résultats » puisque les recettes de ces SA seront, non pas assises sur leur excellence et leur travail, mais sur le nombre de mètres carrés des hôtels et résidences secondaires implantées dans leurs régions.

Tout cela me paraît bien bancal et dans ces conditions il ne faut pas s’étonner que cela fasse plus de 7 ans que cette loi soit en gestation. Est-ce que ce délai de latence présume que maintenant cette loi serait ce que le tourisme valaisan attendait.

Par rapport aux chiffres données par M. le Conseiller d’Etat Cina, ne faut-il pas déjà se pencher sur les facteurs clés de succès qui font de l’hôtellerie tyrolienne la championne de sa catégorie. Et pourquoi véritablement l’offre hôtelière sur Anzère en particulier est insuffisante et que celle sur Crans ou Montana devienne vieillotte entre autres, pourquoi les possesseurs de résidences secondaires ne souhaitent pas, pour la plupart, louer leurs biens. Le modèle économique des agences de location dans les stations de tourisme du Valais es-il encore valable à l’heure d’internet et leurs prestations sont-elles celles que recherchent les loueurs, les locataires et ceux qui font le tourisme valaisan ?

Pourquoi les lits froids qui deviendraient « chauds » sont-ils la seule réponse prise en considération par les instances du tourisme valaisan. N’est-ce pas un faux problème ? Quand dans le même temps on veut voir en définitive payer le foncier touristique par les propriétaires des résidences secondaires on s’aperçoit que le financement des murs hôteliers n’intéresse plus personne. Que le modèle des appart-hôtels dont les propriétaires assument et la construction et les charges des résidences s’éloigne de plus en plus de la notion de propriété, parce que financièrement de moins en moins intéressant.

Personne ne peut non plus arguer qu’avec une meilleure promotion du Valais, l’immobilier valaisan, va dans son ensemble prendre de la valeur, c’est complètement faux dans le cas présent avec la Lex Kholer et les quotas imposés aux étrangers et au contraire. Si sur une population de moins de 8 millions d’habitants en Suisse, ce sont 50.000 suisses qui ont une résidence secondaire en Valais, comment penser que ce chiffre va continuer à croître dans une proportion suffisante pour faire monter le prix de l’immobilier. Ceux qui ont, qui plus est dans cette période de crise, une résidence ne vont pas en acheter une deuxième ou une autre sans avoir vendu la première à un autre suisse se trouvant dans la même situation.

Au delà de la promotion du tourisme valaisan que proposera PromoValais au moyen de ces nouvelles taxes il faut aussi permettre rapidement que les ressortissants de l’UE au moins puissent acquérir des biens dans l’ancien pour que le marché ne finisse pas par se scléroser comme on le constate aujourd’hui.

A cette assertion et à mon avis dans un réflexe plus populiste qu’économique, il s’agirait pour les instances politiques de ne pas vendre le territoire suisse à des étrangers. Est-ce bien pertinent ? Parce que ces étrangers on aimerait bien les voir venir plus nombreux mais en simple qualité de visiteurs, mais qu’ils ne viennent pas s’installer chez nous avec leur argent. Mais les suisses sont-ils vraiment capables de se passer de leur argent. Où sont les projets immobiliers suisses dans la Valais en ce moment ?

Réussir une entreprise économique et le tourisme en Valais en est une, c’est jouer gagnant-gagnant et ce ne me semble pas être le cas ici dans beaucoup des conséquences de cette nouvelle loi. Et aussi sympathique que puisse être son concepteur, en ce qui me concerne si j’avais à voter, je voterais non à cette loi, qui a toutes les chances de devenir un nouvel impôt. Générant de nouveaux quasi-fonctionnaires. Simplement.

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